Les râgas sont à la fois des modes
et des thèmes musicaux de la
musique académique hindoustani
sur lesquels se développent
les improvisations.
C'est une tradition ancestrale
attestée antérieurement
au ve siècle avant notre ère,
par le plus ancien des traités techniques que nous connaissons, le Gîtâlamkara, écrit par Bharata.
Si la théorie unifie l'art du râga, les influences sont très variées
selon les régions et l'histoire.
Mais on peut repérer
trois grandes traditions :
•la plus ancienne,
celle des populations
des forêts de langues munda,
•celle du sud de l'Inde,
des langues dravidiennes,
•celle d'origine indo-européenne
de l'Inde du Nord.
Les râgas, dont le but
est de toucher les sentiments,
sont investis d'un ethos
et d'une symbolique forts,
qui les relient à la poésie
et aux miniatures peintes,
à des lieux, à des sentiments.
Il y a des râgas
pour les moments de la journée,
les saisons, pour la famille,
les divers sentiments, les états d'âme, etc.
Le tâla est un cycle rythmique,
élément essentiel
des musiques classiques indiennes.
Le tâla est composé de matras,
qui sont des unités rythmiques (ou temps).
Chaque tâla possède une structure propre, organisée par temps
plus ou moins forts et faibles,
le premier temps appelé "SAM"
étant le plus important.
Viennent ensuite le ou les tali,
et le ou les khali
qui se caractérisent par la présence
ou l'absence de clappement de mains.
Le temps vide que « l'on offre aux dieux » permet aux musiciens de se repérer
dans les cycles longs,
permettant ainsi la préparation des improvisations et des compositions démarrant autour du SAM.
On peut donc avoir des tâlas
qui ont le même nombre de temps
mais pas la même structure.
Le sam n'est pas seulement le premier temps,
c'est aussi le moment
où les instrumentistes se rejoignent
après des variations ou improvisations.
C'est donc un signal très fort de ralliement.
Il faut se représenter le tâla
comme un mode rythmique,
avec la manière de s'en servir,
infiniment plus riche
que les rythmes occidentaux.
Plusieurs centaines de tâlas ont été expérimentés au cours des siècles,
de nos jours seulement quelques dizaines sont régulièrement utilisés.
Pandit Narendra Mishra est un joueur de sitar issu d'une longue lignée de musiciens renommés à Varanasi (Bénares), une ville sainte construite sur les rives du Ganges.
À 13 ans, Narendra choisit d'étudier le sitar sous l'enseignement de son père, avant de se perfectionner auprès du très grand Maître Ustad Vilayat Khan.
Dès le début, Pandit Narendra Mishra soulève l’enthousiasme du public. La qualité de son interprétation et la beauté de ses compositions lui ont valu d'être récompensé par de nombreux prix.
Il obtient notamment le prestigieux Award de SURMANI à Bombay et la médaille d'or de la compétition de la All IndiaRadios Competition.
Sa réputation lui permet en 2002 de jouer devant la Reine d'Angleterre, lors des célébrations de son Jubilé d'Or.
Aujourd'hui, il a atteint un rare niveau de maîtrise de la musique classique Hindoustanie et transmet, lors de ses performances, une intense émotion de joie et de bien-être.
"La musique classique indienne,
c'est de l'improvisation.
Il n'y a pas de partition.
Le tablaiste réagit à la mélodie faite au sitar.
Dans le râga traditionnel
qui dure environ 40 minutes,
il y a une introduction
que le sitariste fait en solo
et après, on se suit avec le tablaiste.
Je ne décide pas ce que je vais jouer.
Je regarde les gens,
je sens l'atmosphère,
je suis leur cœur.
J'essaie de les attraper.
Je suis là pour donner de bonnes vibrations."
"Les gens sont de plus en plus enthousiastes.
Ils sont de plus en plus nombreux à apprécier ma musique et mon sitar.
Et en France, les gens sont très à l'écoute.
Même si c'est une musique et un son
dont ils n'ont pas l'habitude."
« Méditative, hypnotique et en même temps très active »